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Marcel Broodthaers

 

 

 

 

 

Piero Manzoni

 

 

Intro. / Novarina

Serena Eller

 

Sophie Calle /  
Paul Auster

 

Le Banquet du faisan

 

Le Palafox

M Desbiolles

"Moi aussi je me suis demandé si je pouvais vendre quelque chose et réussir ma vie"

 

                     Un pur hasard de calendrier nous fait présenter l'artiste belge Marcel Broodthaaers alors même que le salon du "livre gourmand" de Périgueux fera cette année (au mois de novembre) de la cuisine belge son invité d'honneur.

 

Si nous avons décidé d'exposer M.B (1924-1976). c'est plutôt que sa production toute entière nous intéresse et que son art, fait d'idées et de commentaires ironiques, s'attache aux objets dédaignés, à tous les riens ignorés. Dans son voisinage on rencontre Duchamp et Schwitters.

 

Pour n'avoir produit que pendant une brève douzaine d'années, M.Broodhaerts fut, avec d'autres, à l'origine d'une critique d'une certaine pratique artistique de l'art d'après-guerre qui garde toute son actualité pour les plasticiens, pas seulement belges, qui sont apparus depuis les presque 30 ans qui nous séparent de sa disparition.

 

Broodthaers commença sa carrière, en suite de la déclaration liminaire qui est en titre de ce texte, par le façonnage d'objets à partir du matériel apparemment le plus banal de la vie quotidienne : moules et coquilles d'oeufs avec leur emballage (jouant de l'homophonie en français entre [la] moule et [le] moule.) dans une métaphore muséalisée, fragile et sans fonction particulière, de l'environnement quotidien et des goûts des "classes moyennes".

Dans ses installation,s Marcel Boodthaers les appariaient avec "objets" de l'art contemporains tels que toiles, formes géométriques, cadres etc.

C'est ainsi qu'en 1965 Boodthaers, participant à l'exposition du "Nouveau réalisme etc.", à Bruxelles, intitula sa contribution "Moules, oeufs, frites, pots, charbons".

 

Cette démarche rejoignaient celle de Manzoni qui au bout du cycle de l'aliment débuté par M.B. concluait par des boites, offertes à la vente, de ses propres excréments. Cette inspiration "neo-dadaïste" était également celle de Beuys, Claes Oldenburg, Jim Dine, ou encore G. Segal.

L'originalité profonde de Marcel Broodthaers résidait en l'extrême platitude en-soi du matériel et le peu de place, qu'en toute cruauté, il laissait à l'exégèse artistique pour se développer.

 

 

Artiste multiple il fut aussi cinéaste ( Un film de Charles Baudelaire / Berlin, un rêve à la crème / Figures of wax - Jeremy Bentham ), créateur d'un "musée fictif" ( Département des aigles ) dont la première présentation eu lieu à Düsseldorf en 1969 - pour n'y durer d'ailleurs que deux jours.

Il se promut ainsi conservateur de son propre musée. Il y a bien des coquilles dans la peinture.

 

Sa première production connue fut en poème en 1943 : L'Ile souriante publiée dans une revue surréaliste belge, Le ciel bleu .

En 1946, Magritte lui offrit Jamais un coup de dé n'abolira le hasard de Mallarmé. En 1948 l'unique numéro du "Surréalisme révolutionnaire" contenait deux poèmes de Broodthaers.

En 1962, il fit la connaissance de Piero Manzoni et ils rédigèrent des textes croisés où chacun signait le texte de l'autre : « Par la présente, je certifie que j'ai signé Marcel Broodthaers de ma main et qu'il doit, à toutes fins utiles, être considéré comme une ouvre d'art authentique » (Manzoni).

 

Magritte lui avait donc offert un exemplaire d'un poème de Mallarmé qui l'influença durablement dans ses recherches sur les textes et la typographie et qui devait se traduire par la composition de mots ou lettres sur papier ou sur toile qu'il combinait parfois avec de courts poèmes (avec, en guise de signature, une série d'initiales répétées)

 

Un constante court l'ouvre de Broodthaers : le problème de la valeur de la création, de toute création. Le problème de sa persistance temporelle. C'est avec cette conviction qu'il faut comprendre les compositions faites de moules ou de coquilles d'oufs. L'art est un bien de consommation durable.

 

Alors que le pop-art américain n'est souvent qu'une adhésion potache à la réalité (seulement intellectualisée par le vocabulaire européen chez Warhol) le travail de Boodthaers se situe dans ce mouvement qui doit beaucoup à Jarry, Raymond Rousse ou Allais.

L'incongru réside dans le recours au banal pour sonder la complexité. Ainsi à considérer  les Moules, la cuisine constitue un avatar de la littérature comme métamorphose des substances, travail des choses concrètes, relation intime du sujet et de l'objet. C'est une fiction qui par l'assemblage des ingrédients doit procurer une saveur, probable ou pas.

   

"Anch'io mi sono chiesto se potevo vendere qualcosa e realizzare la mia vita"

 

Un puro caso del calendario ci fa presentare l'artista belga Marcel Broodthaers proprio mentre il salone del "libro goloso" del Périgueux farà quest'anno (nel mese di novembre) della cucina belga la sua ospite d'onore.

 

Se abbiamo deciso di esporre M.B. (1924-1976) è piuttosto perché ci interessa la sua intera produzione e perché la sua arte, fatta d'idee e commentari ironici, si sofferma sugli oggetti di scarto, su tutti i niente ignorati. Nelle sue vicinanze si incontrano Duchamp e Schwitters.

 

Con la sua produzione di una breve dozzina di anni, M. Broodhaerts fu, con altri, all'origine della critica d'una certa pratica dell'arte del dopoguerra che conserva tutta la sua attualità per i "plasticiens", non solo belgi, che sono apparsi nei circa trent'anni che ci separano dalla sua scomparsa.

 

Broodthaers cominciò la sua carriera, a seguito della dichiarazione preliminare del titolo di questo testo, con la lavorazione di oggetti a partire da materiale apparentemente il più banale della vita quotidiana: cozze e gusci d'uova col loro imballaggio (giocando sull'omofonia in francese tra [la] moule (la cozza) e [le] moule (il modello)) in una metafora musealizzata, fragile e senza una funzione particolare, dell'ambiente quotidiano e dei gusti delle "classi medie".

Nelle sue installazioni M.B. li appaiava con "oggetti" d'arte contemporanea quali tele, forme geometriche, cornici ecc.

 

È così che nel 1965 B. partecipando alla mostra del "Nouveau réalisme etc." a Bruxelles intitolò il suo contributo "Cozze, uova, patate fritte, pentole, carboncini".

 

Queste pratiche si riallacciavano a quelle di Manzoni che alla fine del ciclo del cibo iniziato da M. B. terminavano con la messa in vendita di scatole contenenti i propri escrementi. Questa ispirazione "neo-dadaista" era anche quella di Beuys, Claes Oldenburg, Jim Dine, o ancora G. Segal. L'originalità profonda di M.B. sta nell'estrema banalità in sé del materiale e nel poco spazio che, crudelmente, lasciava all'esegesi artistica per potersi sviluppare.

 

Artista poliedrico fu anche cineasta ( Un film de Charles Baudelaire / Berlin, un rêve à la crème / Figures of wax? Jeremy Bentham ), creatore di un "museo fittizio" ( Département des aigles ) la cui prima presentazione ebbe luogo a Düsseldorf nel 1969 per durare solo due giorni.

Promosse se stesso conservatore del proprio museo. Ce ne sono di gusci in pittura .

 

Il suo primo lavoro conosciuto fu una poesia del 1943: L'isola sorridente pubblicata in una rivista surrealista belga Le ciel bleu. Nel 1946 Magritte gli regalò Jamais un coup de dé n'abolira le hasard di Mallarmé. Nel 1948 l'unico numero di Surrèalisme révolutionnaire conteneva due poesie di B.

Nel 1962 conobbe Piero Manzoni e scrissero dei testi incrociati dove ciascuno firmava il testo dell'altro: "Con la presente certifico che ho firmato Marcel Broodthaers di mio pugno e che questa deve, ad ogni buon fine, essere considerata come un'opera d'arte autentica" (Manzoni).

 

Magritte gli aveva dunque regalato un esemplare della poesia di Mallarmé che lo influenzò durevolmente nelle sue ricerche sui testi e la tipografia e che doveva tradursi nella composizione di parole o lettere su carta o su tela che talvolta combinava con delle brevi poesie (con una serie di iniziali ripetute al posto della firma).

 

Una costante percorre l'opera di M. B.: il problema del valore della creazione, di ogni creazione, il problema della sua permanenza nel tempo. È con questa consapevolezza che bisogna comprendere le composizioni fatte di cozze o gusci d'uova. L'arte è un bene di consumo durevole.

 

Mentre la pop art americana spesso non è che una adesione da studentello alla realtà (solo intellettualizzata dal vocabolario europeo in Warhol) il lavoro di B. si situa in quel movimento che deve molto a Jarry, Raymond Roussel o Allais.

 

Lo sconveniente risiede nel ricorso al banale per sondare la complessità. Così se consideriamo le Cozze, la cucina costituisce una trasformazione della letteratura come metamorfosi delle sostanze, lavoro delle cose concrete, relazione intima del soggetto e dell'oggetto. È una finzione che con l'assemblaggio degli ingredienti deve procurare un sapore, probabile o no.             

        Traduction : Edmundo

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