Théâtre.


"Sardines marocaines, bière chinoise et  poésie mitonnées par Jacques Bonnaffé et ses compères, en tournée.
Vous prendrez bien un petit vers?"

Par René Solis  - samedi 18 septembre 2004 (©Liberation )

 

                                    Le Banquet du faisan

                                                                        mise en scène de Jacques Bonnaffé, Théâtre national de la Colline, Paris XXe, samedi à partir de 19 h 30 (durée 90 mn), dans le cadre
                                                                        du Festival d'automne.


     Spécialiste des allers-retours entre théâtre et au bistrot, Jacques Bonnaffé s'est toujours refusé à séparer l'acteur qu'il
     est de  l'animateur de banquets qu'il fut dans sa jeunesse, du côté de Douai.
     Entouré de compères et de comparses, poètes, acteurs ou chanteurs, il a imaginé ce Banquet du faisan, où le ragoût
     est servi en accompagnement de la poésie.

Au Théâtre de la Colline, cela commence dès 19 h 30 par un apéritif, émaillé de vrais-faux discours, et de déclamations servies comme des mises en bouche.
La grande salle a été transformée en grand restaurant, il y a de la bière chinoise et des sardines marocaines sur les tables, des verres et des vers.
Les deux poètes qui épaulent Jacques Bonnaffé (Jacques Darras et Jean-Pierre Verheggen) ont un goût certain pour le calembour.
«Mais où est donc d'Ormesson ?», s'enquiert un serveur, également à la recherche d'un certain «Astor Pizzaïola», tandis qu'un autre 'inquiète de l'arrivée d'un «car de Belges», à moins qu'il ne s'agisse d'un «demi belge». Sur les tables, des papiers circulent, rendant hommageà d'illustres loufoques, dont Louis Scutenaire, qui écrivait «la jonction crée l'orgasme». Il y a aussi des pièces plus sérieuses et plus  roboratives, et ce n'est jamais aussi bien que quand Jacques Bonnaffé s'y colle en personne, le temps, par exemple, d'une formidable évocation «d'André Malraux». Généreux et convivial, le banquet gagnerait à diversifier ses fournisseurs, notamment du côté des maîtres du poème gourmand que sont Novarina et Rebotier.



Intro. / Novarina

M.Broodthaers

Calle/Auster

Serena Eller

Bibligraphies / Maryline Desbiolles

Arthur Cravan

Le Palafox