Recherche libre - Ricerca libera
(hors catalogue/eccetto catalogo)



     Guillaume Apollinaire

                           Wladimir Maïakovski

  [clips originaux conçus et réalisés par Claude Maidenberg © Cythere critique]  

Un peu d'histoire : Si Apollinaire inaugure cette collection, c'est qu"il lui revient d'avoir forgé (en 1913) l'expression : "poète phonographiste" et ce, l'année même où L. Russolo rédigeait L'Art des bruits et était publié Le Mot comme tel, manifeste des Aveniristes russes Kroutchonykh et Khlebnikov (en collaboration avec Bourliouk) qui devait tracer la voie à l'opéra "Transmental" de Malevitch Victoire sur le soleil qui lui-même inspira dada-Zurich (Tzara et Huelsenbeck) pour L'amiral cherche une maison à louer.

Proche d'Apollinaire, Martin Barzun, avec lequel cependant il polémiquait, s'efforça de théoriser l'impact du son sur la matière poétique lui assurant un avenir où elle ne serait plus "successive mais plastique, ...comme un corps vivant formé d'un plasma avec des dimensions autres que la longueur c'est à dire des volumes, des masses, de la profondeur".

Cette intégration de la technique sonore faisait écho au premier "livre simultané" dans le domaines graphique, La prose du transsibérien et de la petite Jehanne de France, avec un poème de Blaise Cendrars et une peinture de Sonia Delaunay ; les deux composantes étant présentées en parallèle sur une longue feuille (pour de plus amples informations : Littérature et musique dans la France contemporaine -Pr. Univ. de Strasbourg).

La musique, dans l'oeuvre de Joyce, est très présente, depuis son livre de poèmes (Chamber music) jusqu'à l'œuvre ultime (Finnegans Wake) qui s'avérera pour bien des compositeurs quasi programmatique d'une nouvelle voie d'exploration de l'écriture qui ouvrirait des perspectives extrêmement fécondes dans le domaine musical, notamment
- par l'intégration des bruits dans la "matière verbale".
- A travers l'idée de "work in progress" qui conduira à expérimenter des formes ouvertes permettant notamment des lectures non linéaires. Il y a d'abord les mélodies sur les poèmes (Barber, Ireland, Bax, Berio, Bridge, Cage, Szymanovski, etc...) Puis des compositions échappant aux genres traditionnels de la musique. Par exemple, une oeuvre de John Gage se nomme Muoyce, contraction de Music et Joyce.

C'est ainsi que tout le XXe siècle la compénétration des matières poétiques et sonores et les dispositifs techniques qui la rendaient possible, n'a cessé de susciter la curiosité des musiciens tel Varèse, des philosophes comme Adorno, mais aussi et surtout les poètes eux-mêmes qui, surtout au lendemain de la guerre,  tel B.Heidsieck, en firent un dispositif central de leur pratique, dépassant en celà le simple "gimmick"

William Burroughs


Benoît Gréan


Bernard Heidsieck
Antonin Artaud


Louis-Ferdinand Céline