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 Sophie Calle/Paul Auster

 

 «  L'important c'est la couleur - ou Les repas chromatiques de Maria Braun  »  

(alias Sophie Calle dans le Léviathan de Paul Auster).

Parcours de ce singulier échange photographique et littéraire sur le thème d'un repas fictionnel aux couleurs étrange

(A partir de l'ouvrage : Gotham handbook)

 

 

 

Intro. / Novarina

Marcel Broodthaers

Serena Eller

Le Banquet du faisan

Le Palafox

Bibligraphies/

Maryline Desbiolles

 

 

 

                                  La solitude s'invente - et elle revêt parfois des rituels étranges. Dans le Léviathan de Paul Auster, le personnage de fiction Maria Braun use de ces rituels, nés du hasard et des rencontres, élaborés, rêvés et personnifiés ; comme des fantaisies à appliquer à la réalité. C'est un jeu (et il en relève de la vie même) ; mêler la fiction à la réalité. Un jeu et un échange, puisque certains rituels propres au personnage de M. Braun sont empruntés à son double réel (mais l'est-il réellement ?), Sophie Calle, artiste photographe dont le travail explore ces problématiques d'invention, de solitude et de singularité, rendant plus ténue la barrière réalité-fiction. (la vie est un roman - all the world is a stage)

Il serait même question, plus exactement, de doubles-jeux puisque S. Calle, séduite par l'entreprise fictionnelle de P. Auster s'attelle à jouer elle-même à son double, et à réaliser, en retour, quelques scènes de la vie de M. Braun imaginées par Auster.

Ainsi des repas dits chromatiques, régime inventé et élaboré que s'impose certaines semaines M. Braun à raison d'une couleur par jour. Orange le lundi (carottes, melons, crevettes..), rouge le mardi (tomates, grenades..), blanc le mercredi (turbot, fromage frais..). Une mise en jeu testée (vécue), réalisée (photographiée), c'est-à-dire réappropriée, réinventé et finalisée par S. Calle ; les couleurs et donc les aliments des derniers jours de la semaine n'étant pas décrits dans le roman, il lui appartenait, poursuivant le jeu, de les choisir... jaune le vendredi (omelette, pomme de terre..), rose le samedi (jambon, tarama...), ect.

Un échange étrange et singulier, à l'ouvre. Une recette qui met à mal aussi bien le couple réalité-fiction que l'antique opposition original-copie (qui n'en demeure pas moins un couple), sur le mode : -la même chose, autrement ; donc autre chose-. Une élaboration artistique, un dîner littéraire et photogénique, un peu mondain, comme toujours. Cela se mange-t-il ? L'important c'est la couleur.

 

                         

 

                          La solitudine si inventa ; e assume a volte dei rituali strani. Nel Léviathan di Paul Auster il personaggio di finzione di Maria Braun consuma di questi rituali, nati dal caso e da incontri, elaborati, sognati e personificati ; come delle fantasie da applicare alla realtà. E' un gioco (e ne va della vita stessa) ; mescolare la finzione alla realtà. Un gioco e uno scambio, perché certi rituali propri del personaggio di M.Braun sono fatti propri dal suo doppio reale (ma lo è realmente ?) Sophie Calle, artista fotografa il cui lavoro esplora queste problematiche d'invenzione, di solitudine e di singolarità, rendendo più tenue la barriera realtà-finzione (La vita è un romanzo-All the world is a stage).

Sarà la stessa questione, più esattamente del doppio gioco perchè S. Calle, sedotta dall'impresa fantastica di P. Auster,  si atteggia a giocare lei stessa al suo doppio e a realizzare in risposta, qualche scena della vita di M. Braun immaginata da Auster.

Ecco dei pranzi detti cromatici, regime inventato e elaborato che si impone certe settimane M. Braun in motivo di un colore per giorno. Arancione il lunedi (carote, melone, gamberetti..), rosso il martedi (pomodori,melograno..), bianco il mercoledi (rombo, formaggio fresco ..). Una messa in gioco testata (vissuta), realizzata (fotografata) sarebbe a dire riappropriata, reinventata e finalizzata da S. Calle .I colori e quindi gli alimenti degli ultimi giorni non essendo descritti nel romanzo le era proprio di sceglierli, continuando il gioco... giallo il venerdi (omlette,patate..), rosa il sabato (prosciutto, tarama..) ecc .

Uno scambio strano e singolare all'opera. Una ricetta che mette in crisi tanto bene sia la coppia realtà-finzione che l'antica opposizione originale-copia (che comunque rimane una coppia) sul modello : -la stessa cosa, altrimenti ; dunque un'altra cosa. Una elaborazione artistica, un cibo letterario e fotogenico, un po' mondano, come sempre. Questo si mangia ? L'importante è il colore.