recherche libre -       ricerca libera
(hors catalogue/eccetto catalogo)


18.10.03 via Banchi nuovi, 6 à Rome (Entrée libre) jusqu'au 30 novembre 2003.

 

 


 

 

            Asger Jorn et Guy Debord

                                  Fin de Copenhague
                                         10/02-10/03/2004

           Chacun sait que le détournement fut pleinement mis en oeuvre et systématisé comme pratique d'exposition et de production poétique par Lautréamont dans les Chants de Maldoror et dans ses Poésies: "Les comportements s'améliorent, le sens des mots y participe"

Le détournement n'est ni plagiat ni pastiche. Le détournement ne transmue pas le propos pour l'esthétiser, ni donner à rire ou encore surexposer une quelconque virtuosité.
Si le détournement n'est pas alchimie, s'il ne transfigure pas, il produit en revanche du dévoilement.

Les Ready-made de Duchamp opéraient encore par déplacement mécanique, par injonction discursive. Ils proclamaient qu'il n'y avait plus de validité dans l'acte unique du créateur isolé mais que, plutôt, l'objet industriel, reproduit, se donnait comme programme la colonisation par sa poésie, qui en valait bien une autre, de la totalité de la vie humaine.

 

La force historique du détournement, tel que le définirent et commencèrent à le mettre en pratique l'Internationale Lettriste puis les situationnistes, fut de démarrer à l'achèvement le plus abouti de la modernité d'alors : l'extinction sui generis de la pratique artistique et poétique spécialisée et la victoire totale de la marchandise.
C'est dans ce moment, où l'antique distingo entre valeur d'usage et valeur marchande était mis à bas, qu'il fut décidé de retourner contre eux-mêmes, en un même plan figural, les mécanismes de la contemplation passive.
La vérité du détournement résidait dans la parole décodée du fétiche, dans l'exposition de son essence.

Le résultat du détournement est une inversion complexe dans laquelle, parmi les détails juxtaposés à partir d'éléments déjà existants, le plus réellement central est souvent le plus périphérique dans le plan. Mais il faut imaginer la combinaison proposée comme naturellement instable. Son principe dynamique est le même que celui de la "dérive".

En 1957 Asger Jorn et Guy Debord réalisèrent "Fin de Copenhague", dont il fut tiré un ouvrage publié à 200 exemplaires par l'imprimeur Verner Permild.

Cette collaboration mettait en pratique les énoncés du Détournement :mode d'emploi dont les procédés seront plus tard systématisés dans Mémoires. Par la suite, et Jorn et Debord devaient rester fidèles dans leurs productions à cet esprit qui, lié à la Théorie de la dérive et au concept de création de situations, serait quelques mois plus tard la clef -de-voûte de la théorie et de la pratique de l'Internationale situationniste        

 (Cythère critique / janvier 2004)

         

        Tutti sanno che il "détournement" fu ideato e sistematizzato come pratica di esposizione e di produzione poetica da Lautréamont nei Les chants de Maldoror e nelle Poésies : i comportamenti si migliorano, il senso delle parole vi partecipa.

Se il "détournement" non è nè plagio nè "pastiche", se il "détournement" non è alchimia, se non si transfigura, in compenso produce lo svelare.

I Ready-made di M.Duchamp, operando ancora per spiazzamento meccanico, per ingiunzione discorsiva, proclamano che non ci sia piu validità nell' atto unico del creatore isolato ma che piuttosto, l'oggettto industriale, riproduce, dandosi come programma la colonizzazione dalla sua poesia, che ne valeva bene un'altra, della totalità della vita umana.

La forza storica del "détournement", come definito e messo in pratica dall' "Internationale lettriste" e poi dai situationnisti, fu di mettere in moto fino al completamento piu definito della modernità d'una volta : l'estinzione sui generis della pratica artistica e poetica specializzata e la vittoria totale della merce. E' in questo momento, dove l'antico distinguo tra valore d'uso e valore mercantile era obsoleto, che fu deciso di ritorcere contro se stessi, in uno stesso piano figurativo, i meccanismi della contemplazione passiva.
La verità del "détournement" consisteve nella parola decodificata del feticcio, nell' esposizione della sua essenza.

Il resultato del "détournement" è un inversione complessa in cui, tra i dettagli giustaposti a partire dagli elementi già esistenti, il più centrale realmente è spesso il più periferico nel piano. Ma occorre immaginare la combinazione opposta come naturalmente instabile. Il suo principio dinamico è lo stesso di quello della "deriva".

Nel 1957, Asger Jorn e Guy-Ernest Debord realizzarono "La Fine de Copenhague", da cui fu tratta un'opera pubblicata in 200 ex. dal Tipografia Verner Permild.
Questa collaborazione metteva in pratica gli enunciati del Détournement, mode d'emploi, i cui processi saranno più tardi sistematizzati nelle Memorie (Mémoires) in seguito , Jorn e Debord dovettero restare fedeli nei lavori legati a quello spirito cui, unito alla "teoria della deriva" e al concetto di creazione di situazioni, sarebbero state, qualche mese più tardi, la chiave di volta della teoria e della pratica dell' I.S.

( (Cythère critique / janvier 2004)

 

 

 


 








 





sger Jorn, Au pied du mur, conversations entre Noël Arnaud, François Dufrêne, Asger Jorn, Galerie Jeanne Bucher, Paris, mars 1969
Asger Jorn, Guy Debord et le problème du maudit, in Guy Debord, Contre le cinéma, Bibliothèque d'Alexandrie, Aarhus, 1964

       

"Debord est de son temps ; il ne peut " être mieux que son temps; mais, au mieux, être son temps (Hegel).

Être le grand inspirateur secret de l'art mondial pendant une dizaine d'années, depuis le silence que John Cage a introduit dans la musique moderne quelques années après Hurlements en faveur de Sade, jusqu'à cette manie de se communiquer par des comics détachés de leur sens premier, qui est maintenant devenue la force de frappe de la nouvelle peinture américaine, ce n'est déjà pas mal. Dans la mesure où Debord a pu depuis se manifester quelquefois sur le plan de l'art et de l'autocritique de l'art, ses ouvrages sont porteurs du même sens et vérifient notre interprétation : tous faits très vite, ils sont comme des notes expérimentales au long du développement de la théorie générale du détournement.
La collaboration de Guy Debord à Fin de Copenhague, petit livre spontané fait en vingt-quatre heures, a été plutôt remarquée : les effets s'en sont répandus avec une étonnante vitesse, en quelques mois, parmi les spécialistes du livre d'art et de la typographie, en Amérique et en Europe.
"

"J'ai le devoir de souligner le rôle décisif qu'a joué pour moi, à cet égard, le mouvement situationniste et, en particulier, mon ami Guy Debord. Je n'exagérerai pas en disant que la série de collages d'aujourd'hui (Exposition : Au Pied du mur, Galerie Jeanne Bucher, Paris , mars 1969) est l'aboutissement d'une démarche commencée à Copenhague il y a douze ans avec un petit livre, exécuté et imprimé en vingt-quatre heures par Guy Debord et moi. Le titre en était Fin de Copenhague.
Il a été suivi d'une œuvre plus ample : Mémoires de Guy Debord, du jeune Debord puisqu'il y était question des années 1952 et 1953 ; c'est un livre publié en 1959, dont la couverture est en papier de verre ; j'y ai fait, à chacune de ces pages, les structures portantes, et dans le domaine du livre c'est probablement mon apport le plus neuf. De là j'ai poussé plus loin dans mon champ personnel de recherches, qui est celui des images. Mais je tenais à dire qu'avec la série actuelle de mes collages, j'ai contracté une dette envers le mouvement situationniste et, nommément, envers ce personnage unique, profondément inquiétant et encourageant qu'est Guy Debord."

            "Ho il dovere di sottolineare il ruolo decisivo che ha svolto per me, a questo riguardo, il movimento situazionista ed in particolare, il mio amico Guy Debord. Non esagerero' dicendo che la serie dei collages attuali (Mostra : Au pied du mur, Galerie J.Bûcher, Paris, 1969) è il risultato d'un processo iniziato a Copenhague dodici anni fa con un piccolo libro, eseguito e stampato in 24 ore da G.Debord e me. Il titolo era : "Fin de Copenhague".

E' stato seguito da un'opera più ampia : Memorie di Guy Debord, del giovane Debord, dato che si tratta degli anni 52 e ' 53 ; è un  libro pubblicato nel 1959, la cui copertina è in carta vetrata ; di ognuna di queste pagine ho fatto le "strutture portanti", e nel campo del libro è probabilmente  il mio apporto più nuovo. Da li, ho spinto oltre il mio dominio personale di ricerca che è  quello delle immagini. Ma mi premeva specificare che, con la serie attuale,  dei miei collages, ho contratto un debito con il movimento situazionista e nominatamente verso questo personaggio unico, profondamente inquietante ed incoraggiante che è G.D."

Asger Jorn, Au pied du mur, conversations entre
Noël Arnaud, François Dufrêne, Asger Jorn,
Galerie Jeanne Bucher, Paris, mars 1969

Asger Jorn, Guy Debord et le problème du maudit, in Guy Debord, Contre le cinéma, Bibliothèque d'Alexandrie, Aarhus, 1964

       "Debord appartiene al suo tempo ; non puo' essere meglio del suo tempo : ma per il meglio, essere il suo tempo" (Hegel).

Essere il grande ispiratorre segreto dell'arte mondiale durante una dozzina d'anni dal silenzio che John Cage ha introdotto nella musica moderna qualche anno dopo Hurlements en faveur de Sade, fino a questa mania di esprimersi con dei fumetti estrapolati dal loro senso comune che ora è diventata la forza d'urto della nuova pittura americana e cio' non è male. Nella misura in cui Debord ha potuto da allora esprimersi talvolta sul piano dell'arte e dell'autocritica dell'arte, i suoi lavori sono latori dello stesso senso e verificano la nostra interpretazione : presto realizzati, essi sono come note sperimentali lungo lo sviluppo della teoria generale del "détournement".

La collaborazione di G.Debord a "Fin de Copenhague", piccolo libro spontaneo, creato in 24 ore, è stata piuttosto notata : gli effetti si sono sviluppati con  una velocità sorprendente, in pochi mesi, tra gli esperti del libro d'arte e della tipografia, in America ed in Europa"

Esquisse d'une bibliothèque radicale

    Documents exposés



 

 

 


 

 

 

Définition ( I.S. N°1, page 13) :
Détournement :
S'emploie par abréviation de la formule: détournement d'éléments esthétiques préfabriqués. Intégration de productions actuelles ou passées des arts dans une construction supérieure du milieu. Dans ce sens il ne peut y avoir de peinture ou de musique situationniste mais un usage situationniste de ces moyens . Dans un sens plus primitif, le détournement à l'intérieur des sphères culturelles anciennes est une méthode de propagande, qui témoigne de l'usure et
de la perte d'importance de ces sphères.