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                      La Quinzaine littéraire (1) du 1er décembre fait un compte rendu détaillé de deux ouvrages d'A. Manguel récemment traduits en français  Journal d'un lecteur  et  Kipling) tous deux chez Actes-Sud : rien d'étonnant à cet intérêt pour un écrivain argentin quui faisait la lecture à un Borges aveugle et a lui-même choisi d'écrire en Anglais. Pour notre part notre religion est faite Manguel est un écrivain majeur.

 

Toujours dans la Quinzaine, un article consacré à la traduction de la charge de M. Perniola,: Contre la communication, dans lequel celui-ci pronostique que, finalement, le "berlusconisme" n'a t-il jamais qu'un peu d'avance dans le grand projet de néantisation à l'oeuvre dans notre monde et ce avec l'adhésion active des cohortes d'impétrants qui se bousculent pour s'inscrire dans les départements universitaires de" com".

Rappelant la nécessité de ce sentiment esthétique des choses dont parlait le japonais Motoori Norinaga (le Mono-no-aware / par ailleurs titre d'un ouvrage de Jacques Roubaud), cette force d'émerveillement, Perniola recommande l'esthétique en tant qu'elle pourrait nous protéger des cinq stupidités majeures énoncées par I. Calvino : légèreté, rapidité, exactitude scientiste, visibilité, multiplicité.

Pour   Perniola, en littérature, les fictions seront toujours plus inventives, plus rapides que les machines réelles. Ce qui à notre avis n'est pas acquis car c'est là oublier tout ce qu'il y a de fictionnel dans le déploiement du réel. Il est sans doute un peu court de continuer à figer ces catégories dans des limites peu dialectiques.

Corinne Maier vient de connaître un certain succès tant médiatique qu'éditorial pour son ouvrage consacré à la paresse.

Petit éloge médiocre de l'adaptaion reptilienne à des forces qui décidément nous dépasseraient et auxquelles il n' y aurait d'autre alternative que de s'y greffer pour les parasiter. Darwinisme du renoncement.

A contrario, le Magazine littéraire recommande la lecture du poète chinois Hsi K'ang : "Refusant tout travail et toute autorité, ce sage se vautrait dans une paresse souveraine et demeurait résolument sale, immobile et ignare. Bel exemple de dissidence venu de la Chine ancienne. Mais les libertaires comptent dans leurs rangs aussi bien des contemplatifs ou des épicuriens que des massacreurs. Du non-agir oriental à la passion de détruire qui enflamma l'anarchisme russe, chacun conteste le pouvoir à sa manière. Certains brandissent fusil et drapeau noir. D'autres, comme Diogène, se bronzent au soleil et éconduisent les puissants avec une tranquille insolence. Il existe mille et une ruses pour résister au pouvoir et gouverner sa propre vie."

Alors, contre renoncement et communication, que peut la littérature ? Michel Surya l'évoque dans son dernier ouvrage ( La Révolution rêvée. Pour une histoire des intellectuels et des oeuvres révolutionnaires 1944-1956) dans lequel ce spécialiste de Georges Bataille déclare que, «aujourd'hui, la littérature est aussi loin que possible de la rage de mettre le possible en pièces. Il semble même que la littérature n'ait pas d'autre rage ni d'autre désir que de s'accorder au possible».

Dans Le numéro d'octobre de Lignes, la revue d'esthétique et de politique qu'il dirige depuis dix-sept ans, s'intitule quant à lui «Politiques de la peur» et revient sur les angoisses vendues par le libéralisme à ses administrés, qui en raffolent.

C'est à partir de ce présent terne que Michel Surya relit, sans nostalgie, les grands débats intellectuels qui agitèrent l'après-guerre autour de Sartre et des communistes. (2)

 

Nouvelles éditoriales : Aux Editions P.O.L paraît le Théâtre, tome II des Ouvres complètes de Carmelo Bene, traduit et préfacé par Manganaro, avec un CD contenant Hamlet suite joué par l'auteur.

L'ouvre de Carmelo Bene, grand révolutionnaire du théâtre italien, ne risquait-elle pas de s'arrêter avec sa mort ( 2002), tant elle était liée à sa personnalité d'acteur et de metteur en scène ? Georges Lavaudant, qui dit avoir trouvé chez Carmelo Bene « la force d'oser », et le grand traducteur qu'est Jean-Paul Manganaro, prouvent le contraire avec un mois de novembre centré sur celui qui faisait du comédien une « machine actoriale ». À l'Odéon, Lavaudant met en scène et joue La Rose et la Hache, une libre adaptation de Richard III par Bene, et propose tout un cycle d'hommages. Un travail de mise en tourment et en tumulte de l'ouvre de Shakespeare », dit Manganaro.(in Le Magazine littéraire - décembre 2004)

 

Incise pour nos lecteurs français : Les années de plomb occupent désormais une place à part entière dans le paysage littéraire italien comme le note Le Magazine littéraire.

Une tendance majeure de ces derniers mois est sans doute le retour littéraire des années de plomb, qui, vingt-cinq ans après les faits, fournissent matière à plusieurs narrateurs de la péninsule. Des romans comme Tuo figlio (éd. Mondadori) de Gian Mario Villalta, La quattordicesima commensale (éd. il Maestrale) de Gianni Marilotti, Tornavamo dal mare (éd. Garzanti) de Luca Doninelli ou Amici e nemici (éd. Fazi) de Giampaolo Spinato content en effet les drames du terrorisme de gauche, ses déchirements et ses conséquences, tandis que Avene selvatiche (éd. Marsilio) d'Alessandro Preiser et Io non scordo (éd. Fazi) de Gabriele Marconi se sont plongés dans le monde de l'extrême droite. Ainsi, ce qui a été pendant plus de deux décennies un sujet presque tabou pour la littérature italienne ne l'est plus. Suscitant un intérêt considérable, les romanciers italiens n'hésitent plus à aborder dans leurs ouvres les fantômes d'une saison tragique de l'histoire nationale.
 

A la suite de la traduction en français de son dernier ouvrage Tristano meurt, A.Tabucchi se livre dans une interview accordé au Magazine littéraire, le journaliste l'interrogeant sur le statut de faussaire qu'il prête aux écrivains, il répond :

«  Mon personnage l'affirme parce qu'il représente la voix et l'oralité, c'est-à-dire une dimension opposée à l'écriture. Il sait que toute description écrite d'un événement est nécessairement infidèle, l'écriture faussant toujours la réalité. De plus, il est conscient de la suprématie de la voix sur l'écriture, car la voix est vivante tandis que l'écriture est inerte. D'ailleurs, à l'origine de toute la culture occidentale il y a l'oralité. La voix crée. Au commencement est le verbe. »

Post-scriptum : le jury Femina vient de décerner son "prix du centenaire" à Simon Leys, alias Pierre Ryckmans. Rappelons qu'il fut en 1970 le premier à dévoiler, dans "les Habits neufs du président Mao", les ressorts manipulateurs de la "Grande révolution culturelle prolétarienne". Mais il n'est pas que sinologue...

 

(1)http://www.lmacboutique.com/quinzLittHome.php

(2) texte intégral

auteur : Philippe Pogam

                   La Quinzaine littéraire (1) del 1° dicembre fa un resoconto dettagliato di due lavori di Alberto Manguel  "Giornale di un lettore " e " Kipling", recentemente tradotti in Francese, tutti due da Actes-Sud : non ce niente di strano in questo interesse per un autore argentino che leggeva ad un Borges cieco e che ha scelto egli stesso di scrivere in inglese. Per quanto ci riguarda è un dato di fatto che Manguel sia un autore importante.

Sempre nel La Quinzaine, troviamo un articolo dedicato alla traduzione della critica di Mario Perniola : Contre la communication, nel quale quest'ultimo prevede che, alla fine, il "berlusconismo" è soltanto un anticipazione del grande progetto di annientamento in atto nel nostro mondo, grazie anche al l'adesione attiva dei gruppi di candidati che si spintonano per iscriversi nei dipartimenti universitari di "comunicazione".

Ricordando la necessità di questa sensazione estetica delle cose di cui parlava il giapponese Motoori Norinaga (Mono-no-aware/tra l'altro titolo di un'opera di Jacques roubaud), di questa forza di stupirsi, Perniola raccomanda l'estetica come l'unico modo per proteggerci dalle cinque stupidità principali enunciate da I. Calvino : leggerezza, rapidità, esattezza scientista, visibilità, molteplicità.

Per   Perniola, nella letteratura, i romanzi saranno sempre più inventivi, più rapidi delle macchine reali. ciò non ci sembra un dato acquisito poiche si tralascia tutto quello che è fittizio nello spiegamento della realtà. È certamente simplificatorio continuare a congelare queste categorie in limiti poco dialettici.

Corinne Maier ha appena conosciuto un grande successo sia mediatico che editoriale per il suo lavoro dedicato alla pigrizia.

Piccolo elogio mediocre del'adattamento rettiliano a forze che certamente ci sovrasterebbero e rispetto alle quali l'unica alternativa sarebbe attaccarvisi per parassitarle. Darwinismo della rinuncia.

Al contrario, Le Magazine littéraire raccomanda la lettura del poeta cinese Hsi K'ang : "Rifiutando ogni lavoro ed ogni autorità, questo saggio si crogiolava in una pigrizia sovrana e rimaneva risolutamente sporco, immobile ed ignaro." "Bel' esempio di dissidenza dalla cina antica. Ma i libertari contano nelle loro file tanti contemplativi o epicuraei che massacratori. Dal non agire-orientale alla passione di distruggere che infiammò l'anarchismo russo, ciascuno contesta il potere a suo modo. Alcuni brandiscono il fucile e la bandiera nera. Altri, come Diogene, si abbronzano al sole e cacciano i potenti con un calma insolenza. Esistono mille e un'inganno per resistere al potere e essere padroni della propria vita."

Allora, contro la disfatta e la comunicazione, che può la letteratura? Michel Surya lo evoca nel suo ultimo lavoro (La rivoluzione sognata. Per una storia degli intellettuali e delle opere rivoluzionarie 1944-1956 ) nel quale questo specialista di Georges Bataille dichiara che "Oggi, la letteratura è quanto ci sia di più lontano possibile dalla collera di fare in pezzi il possibile. "Sembra addirittura che la letteratura non abbia un'altra passione o altro desiderio che di accordarsi col possibile "."

Il numero d'ottobre di  Lignes, la rivista d'estetica e di politica che dirige da diciassette anni, s'intitola "politiche della paura" e ritorna sulle angosce vendute dal liberalismo ai sui sudditi, che ne vanno pazzi.

È a partire da questo presente smussato che Michel Surya rilegge, senza nostalgia, i grandi dibattiti intellettuali che agitarono il dopo-guerra attorno a Sartre ed ai comunisti.

 

Notizie editoriali : alle Editions P.O.L è pubblicato "Le Théâtre", volume II delle opere complete di Carmelo Bene, tradotto ed introdotto da Manganaro, con un CD che contiene "Hamlet suite", interpretato dall'autore.

L'opera di Carmelo Bene, grande rivoluzionario del teatro italiano, rischiava di fermarsi con la sua morte (2002), tanto era legata alla sua personalità d'attore e d'i regista. Georges Lavaudant, che dice di aver trovato in Carmelo Bene "la forza di osare", e il grande traduttore Jean-Paul Manganaro, danno prova del contrario dedicando il mese di novembre a colui che trasformava l'attore in una "macchina attoriale". Al teatro L'Odéon, Lavaudant mette in scena e interpreta La rosa e la scure, un'adattamento di Bene del Ricardo III, e propone tutt'uno ciclo d'omaggi. Un "lavoro che ha stavolto l'opera di Shakespeare ", ha detto Manganaro. (in Le Magazine littéraire- dicembre 2004)".

 

Un inciso per i nostri lettori francesi : Gli anni di piombo occupano ormai un posto d'onore nel paesaggio letterario italiano.

Una tendenza principale di quest'ultimi mesi è, senza dubbio, il ritorno letterario degli anni di piombo, che, venticinque anni dopo i fatti, forniscono materia prima a molti narratori della penisola. Romanzi come Tuo figlio (éd. Mondadori) di Gian Mario Villalta, La quattordicesima commensaleTornavamo dal mare (éd. Garzanti) di Luca Doninelli o Amici e nemici (éd. Fazi (éd. il Maestrale) di Gianni Marilotti, ) di Giampaolo Spinato raccontanoi drammi del terrorismo di sinistra, le sue lacerazioni e le sue conseguenze, mentre Avene selvatiche (éd. Marsilio) di Alessandro Preiser ed Io non scordo (éd. Fazi) di Gabriele Marconi si sono immersi nel mondo della destra estrema. Così, un'argomento che è stato per oltre due decenni quasi tabù per la letteratura italiana non lo è più. Suscitando un interesse considerevole, i romanzieri italiani non esitano più ad abbordare nelle loro opere i fantasmi di una stagione tragica della storia nazionale. 

A seguito alla traduzione in francese del suo ultimo lavoro Tristano muore, A.Tabucchi si confida in un'intervista rilasciata al Magazine littéraire, quando il giornalista lo interroga sullo statuto di falsario che assegna agli autori, risponde : Il mio personaggio lo afferma perché rappresenta la voce ed l'oralità, cioè una dimensione opposta alla scrittura." Sa che ogni descrizione scritta di un evento è necessariamente infedele, perche la scrittura distorce sempre la realtà. Inoltre, è cosciente della suprémazia della voce sulla scrittura, poiché la voce è viva mentre la scrittura è inerte. In più, all'origine di tutta la cultura occidentale, c'è l'oralità. La voce crea. All'inizio è il verbo..

 

post-scriptum : Il premio "Femina del centenario" è stato assegnato a Simon Leys. Leys è sinologo ma non soltanto.

            

 

(1) http://www.lmacboutique.com/quinzLittHome.php

(2) testo integrale